Septembre 2011

Alain Pinsolle: le jazz à la Java

Alain Pinsolle Chtarbmusique
Alain Pinsolle (vib), Jean Louis Chautemps (ts), Yoshiki Watanabe (fl), Roland Molinier(b), Christian Lete (dm)


La Java, Paris, 26 septembre

Le temps comme dénominateur commun d’un projet, d’un orchestre,d’une musique. Le temps pris pour un jazz qui n’est in fine ni à prendre ni à laisser. Le temps comme morceau phare d’un concert unique basé sur l’échange, la complicité et la liberté d’action laissée à chaque musicien plutôt que sur la _base_ de schémas préétablis. Le temps laissé à la maturation pour un enregistrement réalisé à Paris mais dans un autre lieu, La Fenêtre en 2002 et publié ce mois ci par Gérard Terronès (Alain Pinsolle, Chtarbmusique, Live à La Fenêtre, Impro/Futura et Marge) Le temps enfin pour La Java de reprendre contact avec le jazz et l’impro à partir de cette rentrée dans la programmation de cette salle de spectacle parisienne chargée d’histoire de la rue Faubourg du Temple à deux pas de République. « On a demandé à Gérard de refaire sonner le jazz ici » confie Odile Terronès « J’ai dit OK au souvenir du lieu mais sans être très sur de la suite » répond en écho le producteur au chapeau gris.

De fait la musique de l’orchestre reconstitué avec une carte d’invité pour le flutiste japonais Watanabe (plus de touches impressionnistes que de coups de pinceau décisifs) prend elle aussi le temps de s’installer. Une introduction quasi en solo de part d'Alain Pinsolle. A priori le vibraphone ainsi utilisé plein fer parait, question sonorité pure, s’inscrire dans le champ d’un jazz d’histoire ancienne. Jusqu’à que l’addition successive des autres instruments viennent dessiner un spectre sonore très actuel, très libre de droit de tirage. A ce titre Jean Louis Chautemps-il se fait plutôt rare sur scène désormais- réapparait come il a toujours été. Piquant, perturbateur mais sur de son fait sur l’instrument. Et toujours aussi iconoclaste dans son jeu de ténor comme dans son jeu de rôle, fidèle à l’esthétique du cri question cuivre et question voix, outrancier dans son jeu de scène comme on pouvait le voir déjà secouer le SOS Orchestra dans les pins d’Uzeste à la fin des seventies. De quoi donner même à la présentation des musiciens une couleur de pataphysique simpliste appuyée au travers de l’intitulé des thèmes joués façon La fauche, Lapinos ou Utatimak en hommage à un militant révolutionnaire africain. Au total une musique puzzle faite de lignes de fuites puis de rencontres…orchestrées par un leader (plutôt bonhomme) et le jeu de batterie fort catalyseur de Christian Lété.


Robert Latxague
 

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